Qualiopi : que faire si les apprenants ne répondent pas aux formulaires de satisfaction ?

Dans un contexte de globalisation des compétences et de digitalisation accélérée, de plus en plus d’organismes de formation cherchent à externaliser certaines de leurs prestations, y compris à l’international. Cette logique d’optimisation ou de spécialisation les conduit à envisager la sous-traitance CPF à des prestataires basés hors de France. Si cette pratique peut sembler avantageuse sur le plan économique ou opérationnel, elle soulève toutefois des enjeux réglementaires majeurs. Le respect des exigences Qualiopi reste incontournable, notamment en ce qui concerne la traçabilité des actions, la conformité des modalités pédagogiques et la qualité de l’accompagnement des apprenants, quelle que soit la localisation du sous-traitant.

Le Compte Personnel de Formation (CPF), dispositif financé par la Caisse des Dépôts et encadré par le Code du travail, repose sur des exigences strictes de traçabilité, de qualité, et de conformité. Dès lors qu’un organisme de formation fait appel à un sous-traitant pour délivrer tout ou partie d’une formation financée via le CPF, il reste juridiquement responsable de l’ensemble de la prestation, même si le prestataire est situé à l’étranger. Cette responsabilité n’est ni partagée ni transférable.

La sous-traitance CPF implique donc une vigilance renforcée, car l’utilisation de fonds publics impose un niveau d’exigence élevé, tant sur la qualité des actions que sur la transparence administrative. L’organisme donneur d’ordre doit notamment s’assurer que son sous-traitant respecte les critères du référentiel Qualiopi, dispose d’un numéro de déclaration d’activité (NDA) en France, et agit dans un cadre légal et contractuel rigoureux.

Mal encadrée, la sous-traitance peut entraîner des risques de déréférencement, de remboursement de fonds indûment perçus, voire de sanctions administratives. Elle doit donc être anticipée, formalisée et contrôlée avec méthode. L’internationalisation ne doit jamais être un motif d’allègement des obligations, mais bien une démarche encadrée, conforme et transparente.

qualiopi apprenants

Contactez-Nous

09 72 01 00 07

Dans le référentiel national qualité, l’indicateur 30 est celui qui aborde explicitement le sujet de la satisfaction des bénéficiaires. Cet indicateur s’applique aux actions de formation, mais aussi aux bilans de compétences, à la VAE et aux formations par apprentissage. Il stipule que l’organisme doit mettre en œuvre une démarche permettant de recueillir, analyser et exploiter les appréciations des apprenants, à l’issue de l’action de formation.

Concrètement, cela signifie que l’organisme doit prouver :

  1. Qu’il sollicite effectivement les apprenants (via un formulaire, un entretien, une plateforme numérique…).
  2. Qu’il analyse les réponses (grille d’analyse, synthèse des retours).
  3. Qu’il prend en compte ces avis pour ajuster son offre ou ses pratiques.

Cependant, Qualiopi ne fixe pas un taux de réponse obligatoire, ni un seuil chiffré de retours. Ce qui est évalué, c’est la cohérence du processus : le recueil est-il systématique ? Peut-on prouver que les apprenants ont été sollicités ? Y a-t-il une logique d’amélioration basée sur ces retours, même partiels ?

L’auditeur ne sanctionnera pas l’organisme pour un faible taux de réponse s’il constate que ce dernier a bien mis en œuvre tous les moyens pour collecter les avis. En revanche, l’absence totale de retours, sans justification ni plan d’action, pourrait être considérée comme une non-conformité mineure, voire majeure selon le contexte.

Il est donc essentiel de documenter le dispositif, de conserver les preuves d’envoi et de relance, et de formaliser l’exploitation même partielle des retours. Qualiopi valorise la démarche, pas uniquement les résultats chiffrés.

Face à des apprenants qui ne répondent pas aux questionnaires de satisfaction, la première règle est de ne pas rester passif. Même si aucune réponse n’est reçue, il est possible – et nécessaire – de prouver que l’organisme a bien mis en œuvre une démarche active de recueil, comme l’exige le référentiel Qualiopi.

D’abord, l’organisme doit démontrer qu’il a diffusé le formulaire de satisfaction systématiquement, que ce soit en version papier, par e-mail, via une plateforme LMS ou au travers d’une application. Il est aussi recommandé de garder une trace de cette diffusion : listes d’envoi, horodatage des messages, captures d’écran, signatures de remise en main propre…

Ensuite, il est judicieux de prévoir un dispositif de relance, notamment pour les formations longues ou en distanciel. Une relance automatisée, un rappel oral lors d’un appel de suivi ou une relance par SMS peuvent considérablement améliorer le taux de retour. Là encore, chaque relance doit être documentée.

Si malgré ces efforts, les apprenants ne répondent pas, l’organisme peut :

  • Joindre une note explicative dans son analyse qualité, indiquant les efforts de relance effectués.
  • Prévoir une analyse qualitative sur les éléments disponibles (entretiens informels, retours oraux, échanges mails).
  • Formaliser un plan d’action d’amélioration pour renforcer le taux de réponse à l’avenir.

L’essentiel, dans le cadre de Qualiopi, est de prouver la mise en œuvre d’une démarche sincère, structurée et continue, même si les résultats sont incomplets. Cette transparence et cette rigueur sont souvent valorisées lors de l’audit.

L’un des malentendus les plus fréquents concernant la certification Qualiopi concerne l’idée d’un taux de réponse minimal aux questionnaires de satisfaction des apprenants. En réalité, le référentiel national qualité ne fixe aucun seuil chiffré obligatoire. Aucun pourcentage, aucun ratio, aucune norme de réponse minimale ne sont exigés pour être conforme à l’indicateur 30.

Ce que l’auditeur évalue, c’est la cohérence de votre démarche, sa régularité et sa traçabilité. Tant que l’organisme peut prouver qu’il :

  • sollicite systématiquement les bénéficiaires à l’issue de chaque action,
  • utilise un canal pertinent pour recueillir leur avis,
  • relance en cas de non-réponse,
  • et exploite les retours lorsqu’ils sont disponibles,

alors le critère peut être considéré comme satisfait, même si le taux de réponse est relativement faible.

Il n’est donc pas nécessaire de “forcer” artificiellement les apprenants à répondre ou d’exclure les formations à faible taux de retour de votre bilan qualité. En revanche, il est fortement recommandé de :

  • suivre l’évolution de vos taux de réponse,
  • comparer les données d’une session à l’autre,
  • et intégrer des mesures correctives (simplification du questionnaire, envoi mobile, incentive, intégration à la formation).

Certains organismes fixent leurs propres seuils internes pour se fixer des objectifs de performance (ex : 60 % de réponses), ce qui est une bonne pratique. Mais en audit, ce qui prime, c’est votre capacité à justifier vos choix, vos méthodes et vos actions correctrices, en toute transparence.

Dans une démarche Qualiopi, il ne suffit pas d’envoyer un formulaire de satisfaction : encore faut-il que les apprenants y répondent. Or, dans la pratique, le taux de retour peut chuter pour diverses raisons : oubli, désintérêt, surcharge, difficulté d’accès ou absence de relance. Heureusement, il existe plusieurs leviers simples et efficaces pour encourager la participation.

Le premier levier est le moment choisi pour la diffusion. Il est souvent plus pertinent de faire remplir le formulaire en fin de formation, à chaud, plutôt qu’à distance ou après coup. Lorsqu’un formateur encadre le moment du recueil, les retours sont bien plus nombreux.

Deuxième levier : la forme du questionnaire. Il doit être court, clair, facile à remplir, idéalement en moins de 3 minutes. Privilégiez des formulations simples, des échelles visuelles (smileys, étoiles) et des zones libres limitées. Le numérique peut aider, à condition d’être compatible mobile et accessible sans login compliqué.

Troisième levier : la communication sur l’utilité du questionnaire. Les apprenants doivent comprendre que leur avis compte, qu’il sera lu, analysé et qu’il peut faire évoluer les formations futures. Expliquer cet objectif, même brièvement, valorise la démarche.

Enfin, les relances post-formation doivent être intégrées dans un processus automatisé, mais humain. Un e-mail personnalisé, un appel de suivi ou un SMS de relance peuvent doubler le taux de réponse.

En combinant ces pratiques, les organismes peuvent significativement améliorer le recueil des avis et ainsi répondre de manière plus robuste aux exigences de Qualiopi.

Lors d’un audit Qualiopi, l’organisme est tenu de démontrer que le processus de recueil de la satisfaction des apprenants est bien en place, régulier et exploité. Mais si les retours sont partiels, rares ou absents, il ne s’agit pas d’un motif automatique de non-conformité. L’important est de pouvoir justifier vos actions avec des preuves tangibles et documentées.

Premièrement, conservez la preuve de diffusion du formulaire. Cela peut prendre la forme d’un extrait de plateforme LMS, de copies d’e-mails d’envoi groupé, de captures d’écran de formulaires numériques, ou encore de feuilles d’émargement mentionnant la remise d’un questionnaire papier.

Deuxièmement, documentez les actions de relance. Si vous avez relancé les apprenants sans obtenir de retour, montrez ces tentatives : e-mails, SMS, appels, messages internes… Un fichier de suivi ou un journal de relance est une excellente pratique.

Troisièmement, vous pouvez ajouter une analyse explicative dans votre revue qualité ou votre synthèse annuelle. Mentionnez les sessions concernées, les causes probables de non-réponse, et les actions envisagées pour y remédier. Cette démarche démontre que vous êtes dans une logique d’amélioration continue, pilier central de Qualiopi.

Enfin, il est utile de prévoir un plan d’action correctif si le phénomène est récurrent. Par exemple : modifier la méthode de diffusion, former les formateurs à l’importance du recueil, intégrer le questionnaire en présentiel…

Ce sont ces preuves de la mise en œuvre sincère de la démarche, plus que les résultats eux-mêmes, que l’auditeur appréciera. Qualiopi valorise le professionnalisme de la gestion, y compris dans les situations imparfaites.

Afin de répondre sereinement aux exigences de Qualiopi, même en cas de faible taux de réponse aux questionnaires de satisfaction, les organismes de formation doivent structurer leur démarche autour de bonnes pratiques durables. Il ne s’agit pas de chercher à obtenir 100 % de retours, mais de démontrer une logique rigoureuse, constante et orientée amélioration.

La première bonne pratique est la formalisation du processus de recueil : documentez comment, quand et par quels moyens vous sollicitez les apprenants. Ce processus doit être intégré à votre système qualité, accessible, et appliqué systématiquement.

Ensuite, veillez à tracer chaque étape : diffusion du questionnaire, relances, synthèse des retours, actions mises en œuvre. Même si peu d’apprenants répondent, cette traçabilité prouve votre engagement et peut suffire à satisfaire l’auditeur Qualiopi.

Autre point essentiel : exploitez tous les retours, même partiels. Un petit volume d’avis bien analysé et utilisé peut avoir plus de valeur qu’un gros volume ignoré. Montrez que vous ajustez vos pratiques pédagogiques en fonction des remarques obtenues, que ce soit dans les contenus, la durée, les outils ou l’accompagnement.

Il est également recommandé d’impliquer les formateurs dans le processus, en les sensibilisant à l’importance du recueil. Leur implication au moment de la diffusion des formulaires, en fin de session, augmente significativement le taux de retour.

Enfin, tenez à jour une revue annuelle ou semestrielle de la satisfaction des bénéficiaires, avec un plan d’action associé. Cette synthèse structurée est souvent très bien perçue en audit, car elle montre une vision globale, pilotée, et en amélioration continue.

Dans le cadre de la certification Qualiopi, recueillir la satisfaction des apprenants n’est pas une simple formalité. C’est un indicateur clé qui traduit la qualité de l’accompagnement pédagogique, la capacité à s’améliorer et le respect des attentes des bénéficiaires. Pourtant, il est courant de constater un faible taux de réponse ou même une absence totale de retours.

L’essentiel n’est pas tant le chiffre, mais la démarche structurée que vous mettez en œuvre. Tant que vous démontrez que vous sollicitez systématiquement les apprenants, que vous relancez, que vous analysez ce qui peut l’être, et que vous prenez des mesures correctives, vous restez dans l’esprit du référentiel Qualiopi.

Ne vous découragez pas face à la non-réponse : structurez votre processus, formalisez votre plan d’amélioration, et communiquez clairement avec les apprenants et les formateurs. Les auditeurs apprécient l’honnêteté, la cohérence et l’engagement, bien plus que des indicateurs “parfaits” mais artificiels.

En résumé : aucun taux de réponse minimum n’est exigé. Ce qui compte, c’est la preuve de votre implication et votre capacité à piloter la qualité, même en contexte imparfait.

qualiopi apprenants

Contactez-Nous

09 72 01 00 07

1. Qualiopi impose-t-elle un taux de réponse minimum ?

Non, aucun taux de réponse chiffré n’est exigé. Ce qui importe, c’est la démarche mise en œuvre.

2. Peut-on être non conforme si personne ne répond ?

Oui, si l’organisme n’a ni preuve de diffusion ni relance, cela peut être considéré comme une non-conformité.

3. Les questionnaires doivent-ils être numériques ?

Non, vous pouvez utiliser le format qui convient le mieux à vos publics : papier, oral, en ligne, etc.

4. Que faire si une session a 0 réponse ?

Documentez vos actions (diffusion, relances, raisons probables), expliquez-les dans votre revue qualité et prévoyez un plan correctif.

5. Un retour oral suffit-il ?

Oui, s’il est tracé, synthétisé et intégré dans votre analyse globale de satisfaction.

6. Peut-on relancer plusieurs fois les apprenants ?

Absolument. La relance est même une bonne pratique reconnue dans les audits Qualiopi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Retour en haut