Comprendre le Référentiel National Qualité
Le Référentiel National Qualité (RNQ) est un guide de lecture et le socle officiel de la certification Qualiopi. Il définit les 7 critères et les 32 indicateurs que les prestataires d’actions de formation, de VAE, de bilans de compétences ou d’apprentissage doivent respecter. Ce référentiel est incontournable… mais il peut parfois être difficile à comprendre. Les formulations sont techniques, les attentes pas toujours explicites, et certains indicateurs soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.
C’est pour ces raisons que Certification QSE a pris l’initiative de décoder chaque critère, chaque indicateur, dans le but de vous faciliter la compréhension du guide de lecture Qualiopi. L’objectif est de vous aider à comprendre ce que chaque critère et chaque indicateur implique concrètement, dans votre réalité de terrain.
Vous trouverez donc dans les sections qui suivent une explication claire et structurée de chaque partie du référentiel. Pour chaque critère, nous vous proposons une mise en contexte, des exemples d’interprétation, et une lecture pratique pour vous approprier les exigences attendues.
Ce guide ne remplace pas un accompagnement personnalisé, il ne vous garantit pas non plus l’obtention de votre certification Qualiopi, mais il peut déjà vous permettre de poser les bonnes bases, d’identifier vos points forts… et ceux à consolider.
Qualiopi, en quelques mots
Qualiopi est une certification qualité instaurée par la loi du 5 septembre 2018 “pour la liberté de choisir son avenir professionnel”. Elle est devenue obligatoire depuis le 1er janvier 2022 pour tous les prestataires souhaitant bénéficier de fonds publics ou mutualisés (CPF, Pôle emploi, OPCO…).
Cette certification s’adresse à quatre types d’actions :

Les organismes de formation

Les centres de bilan de compétences

Les CFA

Les centres de VAE
Son objectif ? Garantir la qualité des prestations proposées aux bénéficiaires, tout en apportant plus de lisibilité aux financeurs comme aux usagers.
Qualiopi s’appuie sur un document officiel : le Référentiel National Qualité (RNQ). Ce référentiel est structuré en 7 critères, eux-mêmes déclinés en 32 indicateurs. Certains sont communs à tous les prestataires, d’autres spécifiques à certaines catégories d’actions.
Chaque indicateur traduit une exigence concrète à respecter (informations au public, adaptation des prestations, qualification des intervenants, etc.). Le respect de ces exigences est vérifié lors d’un audit réalisé par un organisme certificateur accrédité ou reconnu.
Obtenir Qualiopi, ce n’est pas simplement cocher des cases. C’est entrer dans une démarche qualité structurée, avec une vision claire des engagements à tenir et des preuves à apporter.
Le guide de lecture RNQ : un outil indispensable pour comprendre Qualiopi
Le RNQ, mis à disposition par le ministère du Travail, a été conçu pour aider les organismes à s’approprier le référentiel Qualiopi. Il ne se contente pas de reprendre les critères et les indicateurs. Il les décrit, les explique, et surtout les illustre. On y trouve des précisions, des exemples, et des éléments concrets pour mieux cerner les attentes réelles lors de l’audit.
Chaque indicateur est détaillé avec des indications sur ce qui est attendu, sur les types de prestations concernées, et parfois même sur le niveau de preuve jugé suffisant. C’est un outil précieux, mais pas toujours simple à lire quand on démarre.
Comprendre les 7 critères Qualiopi
- Critère 1 : Les conditions d’information du public
- Critère 2 : L’identification précise des objectifs
- Critère 3 : L’adaptation aux publics
- Critère 4 : L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement
- Critère 5 : Le développement des connaissances et compétences des personnels
- Critère 6 : L’environnement professionnel
- Critère 7 : Le recueil et la prise en compte des appréciations et des réclamations
Le Référentiel National Qualité (RNQ) repose sur 7 grands critères qui structurent l’ensemble des exigences de la certification Qualiopi. Ils couvrent tout le parcours du bénéficiaire, de l’information initiale jusqu’à l’évaluation finale, en passant par l’accompagnement, les moyens mobilisés, la compétence des intervenants et la démarche d’amélioration continue.
Chaque critère est décliné en plusieurs indicateurs, au total 32. Tous ne concernent pas forcément votre structure. Selon que vous proposez des actions de formation, de VAE, de bilan de compétences ou d’apprentissage, certains indicateurs peuvent ne pas s’appliquer. Le guide de lecture Qualiopi précise à chaque fois les cas concernés, les niveaux d’exigence attendus, et les preuves possibles à fournir.
Ce qui peut sembler complexe au premier abord devient plus lisible lorsqu’on comprend la logique de chaque critère. C’est tout l’objectif de ce guide : décoder les exigences du RNQ, pour vous permettre de les interpréter à la lumière de votre activité réelle.
Critère 1 – Les conditions d’information du public – Guide de lecture Qualiopi
Le premier critère du Référentiel National Qualité pose les bases de la transparence attendue de tout organisme certifié Qualiopi. Il impose de fournir au public une information claire, accessible et complète avant toute entrée en prestation.
L’objectif est simple : permettre à toute personne de comprendre ce que propose l’organisme, dans quelles conditions, et avec quels moyens. Cela passe notamment par la diffusion d’informations détaillées sur les objectifs de la prestation, les prérequis, la durée, les modalités et délais d’accès, les tarifs, les contacts, les méthodes pédagogiques, les modalités d’évaluation et l’accessibilité aux personnes en situation de handicap.
Ces éléments, couverts par le premier indicateur, doivent être à jour, datés et facilement consultables sans demande préalable.
Le deuxième indicateur complète cette exigence en demandant à l’organisme de rendre visibles ses résultats : taux de satisfaction, taux de certification ou autres données de performance jugées pertinentes. L’idée est d’apporter un éclairage concret sur la qualité des prestations proposées.
Le troisième indicateur, quant à lui, ne concerne que les formations certifiantes. Dans ce cas, l’organisme doit également informer sur les possibilités de validation partielle par blocs de compétences, les équivalences ou passerelles existantes, les débouchés professionnels concrets, ainsi que les éventuelles suites de parcours.
Ce critère 1 donne le ton : la qualité d’un organisme se manifeste dès le premier contact, par la fiabilité et la clarté des informations mises à disposition du public.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 1 : Information du public
- Indicateur 2 : Indicateurs de résultats
- Indicateur 3 : Taux d’obtention des certifications
Critère 2 – L’identification précise des objectifs – Guide de lecture Qualiopi
Concevoir une prestation de qualité, ce n’est pas seulement proposer un contenu : c’est partir des besoins concrets des personnes accompagnées et définir des objectifs clairs, utiles et mesurables. C’est tout le sens de ce deuxième critère du Référentiel National Qualité.
Avant toute chose, l’organisme doit montrer qu’il prend le temps d’identifier les attentes et les besoins du bénéficiaire. Cela peut se faire par un entretien, un questionnaire ou encore un test de positionnement. L’important, c’est de ne pas proposer une action standardisée à tout le monde, mais de partir de la réalité du terrain.
Les objectifs pédagogiques, ensuite, doivent être bien formulés. On attend ici des objectifs compréhensibles, concrets, et surtout vérifiables. Ils servent à guider le déroulement de la prestation, mais aussi à évaluer les acquis à la fin.
Ensuite, ce qui est proposé doit être cohérent. Si vous annoncez un objectif, il faut que les contenus, les méthodes et les outils suivent. Cette cohérence est au cœur de l’indicateur 6.
Pour les formations certifiantes, le critère demande aussi de respecter le référentiel du diplôme ou de la certification préparée : les blocs de compétences, la durée prévue, les modalités d’évaluation.
Enfin, il est indispensable de mesurer la progression. Cela passe par des évaluations au départ et à la fin du parcours. Ce critère rappelle qu’une action bien pensée, c’est avant tout une action bien préparée.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 4 : Analyse du besoin
- Indicateur 5 : Objectifs de la prestation
- Indicateur 6 : Contenus et modalités
- Indicateur 7 : Contenus et exigences
- Indicateur 8 : Positionnement à l’entrée
Critère 3 – L’adaptation aux publics bénéficiaires – Guide de lecture Qualiopi
Ce troisième critère du Référentiel National Qualité met l’accent sur une idée simple : chaque bénéficiaire est différent, et une action de qualité, c’est une action capable de s’ajuster. Il ne s’agit pas de proposer une solution unique, mais de réfléchir à ce qui peut être modulé pour répondre au mieux aux profils, aux rythmes, et parfois aux contraintes de chacun.
L’indicateur 9 vous demande de démontrer comment vous adaptez vos prestations. Est-ce que le rythme peut varier ? Le format ? Les outils utilisés ? Il faut pouvoir l’expliquer, le prouver. L’indicateur 10, lui, insiste sur les ajustements en cours de route. Si besoin, vous devez pouvoir faire évoluer ce que vous proposez.
L’indicateur 11 invite à vérifier si les objectifs ont été atteints en fin de parcours. On n’évalue pas seulement une présence, mais un résultat. Et pour ça, il faut avoir mis en place un suivi structuré. Les indicateurs 12, 13 et 14 prolongent cette logique : on parle ici d’accueil, d’accompagnement, de suivi, de bienveillance aussi. Ce sont des éléments clés dans la réussite d’un parcours.
Les indicateurs 15 et 16 s’adressent à des cas spécifiques : l’apprentissage, et les formations certifiantes. Dans le premier, il faut informer clairement les apprentis sur leurs droits, devoirs, et les règles de sécurité. Dans le second, il faut veiller à ce que les conditions de présentation à la certification soient conformes aux exigences du certificateur.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 9 : Conditions de déroulement
- Indicateur 10 : Adaptation de la prestation
- Indicateur 11 : Atteinte des objectifs
- Indicateur 12 : Engagement des bénéficiaires
- Indicateur 13 : Coordination des apprentis
- Indicateur 14 : Exercice de la citoyenneté
- Indicateur 15 : Droits et devoirs de l’apprenti
- Indicateur 16 : Présentation à la certification
Critère 4 – L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement – Guide de lecture Qualiopi
Ce quatrième critère du Référentiel National Qualité s’intéresse aux moyens concrets mis en œuvre pour assurer la qualité des prestations. Ici, on ne parle plus seulement de contenu ou d’objectifs, mais de ce qui rend la prestation réellement possible et efficace : les outils, les ressources, les personnes.
L’indicateur 17 demande à l’organisme de démontrer que les moyens pédagogiques utilisés sont adaptés aux prestations proposées. Cela peut inclure des supports de cours, des exercices pratiques, des outils numériques, ou encore des plateformes e-learning. Ce qui compte, c’est que les moyens choisis soient cohérents avec les objectifs visés et les publics accompagnés.
L’indicateur 18 porte sur la coordination des différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la prestation. Il faut montrer que les intervenants sont informés, que les rôles sont clairs, et que la communication est organisée. Cela peut passer par des réunions, des partages de documents ou des points de suivi réguliers.
L’indicateur 19 concerne les moyens techniques. Salles de formation, ordinateurs, logiciels, outils spécifiques : l’auditeur vérifie que vous disposez de l’équipement nécessaire pour mettre en œuvre vos actions dans de bonnes conditions.
Enfin, l’indicateur 20 s’attache à l’encadrement. Il faut démontrer que des personnes qualifiées sont mobilisées pour accompagner les bénéficiaires, assurer le suivi et garantir la bonne exécution de la prestation.
Ce critère 4 rappelle que la qualité, ce n’est pas seulement une intention : c’est aussi une question de moyens concrets, bien utilisés.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 17 : Moyens humains et techniques
- Indicateur 18 : Coordination des acteurs
- Indicateur 19 : Ressources pédagogiques
- Indicateur 20 : Personnels dédiés
Critère 5 – La qualification et le développement des compétences des personnels – Guide de lecture Qualiopi
Le cinquième critère du Référentiel National Qualité rappelle un principe fondamental : la qualité d’une prestation repose aussi sur la compétence de ceux qui la mettent en œuvre. Il ne suffit pas d’avoir une bonne organisation ; encore faut-il que les intervenants soient qualifiés, et que leurs compétences soient régulièrement mises à jour.
L’indicateur 21 demande à l’organisme de démontrer que les personnes qui interviennent dans les prestations possèdent les compétences requises. Il peut s’agir de qualifications professionnelles, d’expériences significatives, ou encore de certifications spécifiques. Ce que l’on attend ici, c’est une cohérence entre les compétences des intervenants et le contenu de la prestation. Il ne s’agit pas de formalités, mais d’assurer que les bénéficiaires sont accompagnés par des professionnels capables de répondre à leurs besoins.
L’indicateur 22 complète cette exigence en s’intéressant à la montée en compétences des équipes. L’organisme doit pouvoir montrer qu’il entretient une logique de formation continue pour ses formateurs, accompagnateurs ou coordinateurs. Cela peut passer par des formations internes, de l’auto-formation, de la veille professionnelle ou la participation à des événements métier. Ce qui compte, c’est de montrer que les compétences ne sont pas figées, mais évolutives.
Ce critère 5 rappelle que dans le champ de la formation, de la VAE ou de l’accompagnement, la ressource humaine est centrale. Un organisme qui investit dans son équipe envoie un message clair : il place la qualité au cœur de sa démarche.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 21 : Compétences des acteurs
- Indicateur 22 : Gestion de la compétence
Critère 6 – L’inscription et l’investissement dans l’environnement professionnel – Guide de lecture Qualiopi
Le sixième critère du Référentiel National Qualité vérifie si l’organisme évolue dans un écosystème professionnel actif et cohérent avec ses prestations. Il ne s’agit pas de fonctionner en circuit fermé, mais de démontrer une vraie connexion avec les partenaires, les référentiels métiers, et les dynamiques du secteur.
L’indicateur 23 évalue la capacité à assurer une veille sur les compétences, les évolutions des métiers et les pratiques de la filière. Il peut s’agir de participation à des événements, de lectures spécialisées ou de liens avec des réseaux professionnels.
L’indicateur 24 prolonge cette logique en vérifiant que l’organisme s’appuie sur ses relations avec les entreprises, les branches, ou les OPCO pour construire ses actions. L’indicateur 25 complète cela en s’intéressant aux échanges de pratiques avec d’autres acteurs du secteur.
L’indicateur 26 est centré sur l’inclusion. Il demande à l’organisme de mettre en place un réseau de partenaires compétents pour l’accueil des personnes en situation de handicap. Il est aussi attendu qu’un référent handicap soit désigné et formé.
L’indicateur 27 concerne la sous-traitance. Si l’organisme fait appel à des sous-traitants, il doit prouver qu’il reste responsable de la qualité, en définissant un cahier des charges, en intégrant les exigences Qualiopi, et en suivant régulièrement les prestations externalisées.
L’indicateur 28 concerne les périodes de formation en entreprise. Il impose de justifier l’existence d’un réseau socio-économique actif et mobilisable pour accueillir les bénéficiaires.
Enfin, l’indicateur 29, dédié aux CFA, demande de mettre en place des actions pour favoriser l’insertion professionnelle ou la poursuite d’études, comme des job datings ou des partenariats avec des écoles.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 23 : Veille légale et réglementaire
- Indicateur 24 : Veille des emplois et métiers
- Indicateur 25 : Veille pédagogique et technologique
- Indicateur 26 : Situation de Handicap
- Indicateur 27 : Disposition sous-traitance
- Indicateur 28 : Formation en situation de travail
- Indicateur 29 : Insertion professionnelle
Critère 7 – Le recueil et la prise en compte des appréciations et des réclamations – Guide de lecture Qualiopi
Ce dernier critère du Référentiel National Qualité tourne autour d’un point essentiel : savoir écouter, traiter et améliorer. Un organisme ne peut pas avancer s’il ne prend pas le temps d’analyser ce que ses bénéficiaires, ses partenaires ou ses équipes ont à dire sur ses prestations.
L’indicateur 30 demande de mettre en place des moyens pour collecter régulièrement des retours. Cela peut se faire juste après la formation (à chaud) ou quelque temps plus tard (à froid). Questionnaires, entretiens, ou simples échanges formalisés : peu importe la méthode, du moment qu’elle permet de repérer ce qui fonctionne… et ce qui mérite d’être revu.
L’indicateur 31 pousse plus loin cette logique en parlant de réclamations. Il s’agit ici de situations plus sensibles, parfois liées à des conflits, des insatisfactions ou des imprévus. Pour les traiter correctement, il faut une procédure claire : un registre, un formulaire, un suivi. Et surtout, il faut prouver que ces réclamations ne tombent pas dans un vide.
Enfin, l’indicateur 32 vous invite à tirer des enseignements de tout cela. Le but ? Montrer à l’auditeur que vous prenez vos retours au sérieux, et que vous êtes capable d’ajuster vos pratiques. Cela peut passer par une modification dans un support, une nouvelle façon d’évaluer, ou même un simple changement de posture.
Pour aller plus loin :
- Indicateur 30 : Recueil des appréciations
- Indicateur 31 : Traitement des réclamations
- Indicateur 32 : Amélioration continue
Pour conclure :
Le guide de lecture vous guide pas à pas à travers l’ensemble des 7 critères et des 32 indicateurs du Référentiel National Qualité. Derrière chaque exigence, il y a une logique : proposer des prestations claires, utiles, adaptées, et capables d’évoluer avec les besoins des publics et les réalités du terrain.
Chaque critère joue un rôle précis dans la démarche qualité attendue par Qualiopi. Certains concernent la conception des prestations, d’autres leur mise en œuvre, leur suivi, ou encore l’écoute des bénéficiaires. Pris ensemble, ils forment un cadre complet, pensé pour structurer, professionnaliser et valoriser votre activité.
Mais gardons à l’esprit que ce guide, aussi utile soit-il, reste un outil d’accompagnement. Il vous aide à comprendre les attendus, à éviter les pièges courants, et à mieux vous préparer. En revanche, il ne se substitue ni à une analyse personnalisée de votre structure, ni à un accompagnement sur mesure.
Si vous souhaitez aller plus loin, clarifier vos points forts, sécuriser vos pratiques ou simplement gagner du temps, nous sommes à votre disposition. Que ce soit pour un diagnostic, une relecture, un accompagnement complet ou un audit blanc, notre équipe peut vous épauler à chaque étape.